Cet espace a été conçu et réalisé en etroite collaboration avec Jean-PIerre Gschwind, Graphiste
Le Rhin étant vagabond, les habitants des villages alsaciens et badois s'accusaient réciproquement de braconnage et d'occupation illégale des prés.
Pour remédier à ce problème on décida alors d'installer des Rheinmarkes qui font office de bornes frontières.
Un exemplaire est exposé à la maison du patrimoine.
Les inscriptions sont "RM" pour Rheinmarke avec l’année de mise en place : 1761.
Lorsque les bornes étaient emportées par les crues, on pouvait les replacer à leur emplacement d'origine en se référant à des cartes d’implantation identiques à celles exposées dans à la maison du patrimoine.
L'une de ces cartes, nous a été offerte par la municipalité de Kleinkems (village allemand situé en face de Kembs)
Selon son humeur le Rhin pouvait s'étendre sur une largeur allant jusqu’à 2 km.
Pour se protéger de ses crues dévastatrices, les riverains et pauvres paysans d'alors consolidaient les berges avec des fascines, fagots de branchages liés par des liens d'osier ou de bois tordu.
Mais malheureusement rien n'y fait, le Rhin restait dévastateur.
Pour éviter ses crues, le Colonel Johann Gottfried Tulla ingénieur allemand réalisa la 1ère correction du fleuve entre 1842 et 1876.
Le Rhin fut alors raccourci de 32 km entre Bâle et Lauterbourg et ramené dans un lit mineur de 200 m de large.
Ce tableau de Peter Birmann (1758 – 1844) représente le Rhin avant le 19 ème siècle avec ses îles qui disparaissaient lors des crues.
En période de sècheresse la végétation poussait abondamment.
L'Isteiner Klotz et à son pied le petit village d'Istein au bord du Rhin,côté allemand.
De nos jours, depuis la canalisation du Rhin, l'eau se trouve à plusieurs centaines de mètres d'Istein.
Cette tentative de domestication du cours du fleuve protégea certes les riverains mais rompit son équilibre.
De ce fait le cours du Rhin s'est accéléré et son lit s’est creusé entrainant l’apparition de la barre d'Istein, obstacle infranchissable pour la navigation.
La barre d'Istein empêchait en période de sécheresse toute navigation sur le Rhin vers Bâle.
Des nouveaux travaux furent réalisés au 20 ème siècle. Des épis transversaux noyés dans le Rhin tentant de fixer les bans de graviers et les alluvions furent placés dans le but de freiner son cours et de dégager un chenal stable. Mais cela ne s’avéra pas très efficace.
Hubert Vaxelaire a réalisé pour la maison du patrimoine, ce cairn avec des galets provenant du Rhin.
Sa passion: créer des œuvres éphémères au bord du fleuve. Il crée ainsi des sculptures avec des galets, du bois flotté.
Ces sculptures disparaissent au gré des montées d'eau du Rhin.
Quelques exemples de ces oeuvres éphémères sont à regarder sur l'écran video placé dans l'espace Rhin de la maison du patrimoine.
Et, je vous l’ai dit aussi, entre tous les fleuves, j’aime le Rhin. La première fois que j’ai vu le Rhin, c’était il y a un an, à Kehl, en passant le pont de bateaux. (...)
Ce soir-là, quand je vis le Rhin pour la première fois, cette idée ne se dérangea pas. Je contemplai longtemps ce fier et noble fleuve, violent, mais sans fureur ; sauvage, mais majestueux.
Il était enflé et magnifique au moment où je le traversais. Il essuyait aux bateaux du pont sa crinière fauve, sa barbe limoneuse, comme dit Boileau. Ses deux rives se perdaient dans le crépuscule. Son bruit était un rugissement puissant et paisible. Je lui trouvais quelque chose de la grande mer.
Oui, mon ami, c’est un noble fleuve, féodal, républicain, impérial, digne d’être à la fois français et allemand. Il y a toute l’histoire de l’Europe considérée sous ses deux grands aspects, dans
ce fleuve des guerriers et des penseurs, dans cette vague superbe qui fait bondir la France, dans ce murmure profond qui fait rêver l’Allemagne. Le Rhin réunit tout.
(...)
Victor Hugo, Exraits du texte : Le Rhin, lettre XIV,
17 août 1838
Jusqu'au milieu du 19 ème siècle, et malgré ses sautes d'humeurs de ce fleuve impétueux, les hommes vivants sur ses rives savaient tirer profit de "leur fleuve et de leurs îles".
Les vanniers y prélevaient l'osier, les paysans y faisaient paître leurs vaches et coupaient le bois pour le chauffage. Ils chassaient et pêchaient le saumon améliorant ainsi leur ordinaire de tous les jours.
Les orpailleurs extrayaient des paillettes d'or du Rhin et les paveurs prélevaient les galets.
Tout ce petit monde vivait ainsi en parfaite symbiose avec le fleuve.
Le Rhin était le fleuve nourricier, gage de leur survie.
C'est en 1893, que germe l'idée chez l’ingénieur mulhousien René Koechlin d'utiliser la force motrice de l'eau du Rhin pour créer de l'énergie.
Après plusieurs projets, les travaux du grand canal d'Alsace, du barrage, des écluses et de l'usine hydroélectrique débuteront en 1928 pour s'achever en 1932.
Le 9 octobre 1932, l'aménagement hydroélectrique de Kembs a été inauguré par le président de la République Albert Lebrun.
A l'époque la production de l’usine de Kembs couvrait les besoins en électricité de tout l'Est de la France.
La renaturation du Rhin a été entreprise ces dernières années.
Précédemment, une partie de l'ile du Rhin était cultivé en champ de maïs.
Edf avec la participation de la Petite Camargue Alsacienne a aménagé ce secteur pour le rendre à la nature avec la plantation de végétaux et la création d'un cours d'eau qui traverse l'ile du Rhin.
Ces travaux ont permis le maintien et le retour de certaines espèces animales et végétales .
Depuis 2006, le Rhin et ses iles sont des sites protégés au niveau de la réserve naturelle de la Petite Camargue Alsacienne.
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